COMPRENDRE LES ENJEUX SOCIAUX, TERRITORIAUX ET CLIMATIQUES
Les raisons et impacts du changement climatique
Le lien entre gaz à effet de serre et le changement climatique
L’effet de serre est un phénomène naturel indispensable à la vie, sans lui la température de la Terre serait de -18°C. Pour se produire, le phénomène de l’effet de serre nécessite la présence des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge, qu’on appelle les gaz à effet de serre (GES). Les GES sont nombreux et présents dans l’atmosphère terrestre avec des concentrations différentes comme le diazote(78%), l’oxygène(21%), la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone(CO2), ou encore le méthane. L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs à l’origine du réchauffement climatique
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Pendant des années, nous avons brûlé du charbon et du pétrole pour nous déplacer, augmenté la production de nos élevages, détruit des forêts et coupé des arbres. Toutes ces actions ont libéré d’importantes quantités de GES, accélérant ainsi le réchauffement de la planète. Dans les années 70, les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme, afin d’anticiper les effets du réchauffement anormal de la planète d’où l’urgence d’agir à l’échelle du monde.
Les activités humaines sont responsables à 95% du réchauffement climatique.

La déforestation : une cause et une conséquence !
20% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines proviennent de la dégradation des forêts. Les grandes surfaces boisées sont des puits de carbone qui stockent le dioxyde de carbone et rafraîchissent l’air. Sous l’effet du soleil, l’eau absorbée par les arbres s’évapore, créant de la vapeur d’eau. Ainsi des nuages se forment, engendrant de nouvelles précipitations. La déforestation vient interrompre ce processus et prive l’atmosphère de cet effet rafraîchissant, créant ainsi un cercle vicieux qui accentue le changement climatique. Les forêts emmagasinent 20 à 50 fois plus de CO2 que n’importe quel autre écosystème. En cas de destruction de ces forêts, le carbone est à nouveau libéré sous forme de gaz à effet de serre, notamment en cas de défrichement par le feu. Si nous devions perdre les forêts, nous perdrions non seulement un réservoir de biodiversité, mais aussi notre combat contre le réchauffement climatique.
Le changement climatique, c’est aujourd’hui
Le changement climatique n’est pas un simple changement de température mais bien plus. Les effets du changement climatique sont de plus en plus perceptibles, même s’ils se manifestent sur des périodes plus ou moins longues. Ils sont principalement associés aux fontes des glaciers et aux événements météorologiques extrêmes. Durant les dernières décennies nous avons misé sur le progrès pour simplifier le quotidien des Hommes et répondre à une demande croissante en produits et services.
Le dérèglement : des conséquences économiques, sociales et environnementales
L’augmentation de périodes de forte chaleur + 4,8 °C contribue à l’apparition des crises sanitaires associées au développement des maladies tropicales en Europe.
Chaque année, la carte nationale est en vigilance rouge ou orange à cause des périodes de sécheresse, de canicule ou d’inondation. Tous ces événements sont des conséquences des effets du changement climatique. Voici quelques exemples de ses conséquences :
- L’élévation du niveau de la mer due à la fonte des glaces+ 19 cm les 100 dernières années = les eaux salées vont inonder les côtes, la carte à droite montre les projections de submersion de quelques villes situées dans la Nouvelle-Aquitaine.
- L’augmentation de fréquence des événements météorologiques extrêmes : canicules, tempêtes, inondations … Ces phénomènes génèrent des crises alimentaires liées aux pertes des récoltes.
- L’augmentation de périodes de forte chaleur + 4,8 °C contribue à l’apparition des crises sanitaires associées au développement des maladies tropicales en Europe.
- La dégradation de la prise en charge des personnes vulnérables (personnes âgées, enfants, sans-abris, femmes enceintes …) qui seront les plus exposés.
- Toutes les populations vivant dans les bidonvilles ou dans les zones rurales éloignées auront probablement plus de mal à survivre.
- Le ralentissement de la croissance économique, en premier lieu pour les pays du sud puis aux autres.
- Le changement climatique pourrait contribuer à perpétuer des inégalités, y compris dans les pays développés car il ne sera plus possible de se prémunir contre ses effets.
- La pression sur les ressources en eau ou en nourriture, territoires … pourrait mener à des conflits sociaux dans certaines régions


Le changement climatique est porteur d’un paradoxe et d’une injustice. En effet, les populations des pays en développement sont les moins responsables du phénomène, pourtant ils sont les plus touchés et les plus vulnérables face à ses impacts. Cette logique peut aussi se transposer à l’intérieur d’un pays : la capacité à réagir face à un événement climatique ; l’accès à des moyens d’adaptation ; ou encore à certaines technologies moins polluantes sera influencée par les inégalités sociales déjà existantes au sein d’un pays. Dès lors, lutter contre le changement climatique implique aussi une réflexion sur la justice sociale.
Un rapport du Commissariat général du développement durable de 2011 affirme ainsi que « la consommation des 20 % des ménages les plus modestes représente 11 % des émissions de CO2 alors que celle des 20 % des ménages les plus aisés est responsable de 29 % des émissions »
Que peut-on faire pour atténuer le changement climatique et ses effets ?
Que fait la France ?
La France a décidé d’agir contre le réchauffement climatique pour ralentir les effets et diminuer les conséquences. Elle a adopté des stratégies d’atténuation au changement climatique. Ces stratégies visent à diminuer la consommation d’énergie, à agir sur les transports, qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre et agir sur les bâtiments pour limiter leur consommation d’énergie.

L'investissement en faveur du climat en France en 2018 a été de 45,7 MD
La France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et, avec la loi Énergie et Climat adoptée en 2019, à atteindre la neutralité carbone en 2050 en divisant les émissions par un facteur supérieur à six par rapport à 1990. Grace à ses efforts la France a réussi à faire baisser ses émissions nationales de 18,8% entre 1990 et 2018.
Néanmoins, il ne faut pas s’arrêter aux seuls aspects environnementaux et prendre en considération le cumul des inégalités environnementales et sociales. Ainsi le Haut conseil pour le climat indique que « la transition bas-carbone doit être juste et perçue comme telle pour que les actions soient durablement soutenues par l’ensemble de la société ».
Depuis des années, des aides existes pour les ménages les plus modestes et les PME afin de leur permettre de financer leur transition énergétique avec des travaux d’isolation, l’installation d’énergies renouvelables … ou encore de financer l’achat de véhicules plus « propres ». En 2020 suite à la crise sanitaire, le pays a lancé le plan France Relance de 100 milliards d’€ pour financer la reprise économique. 30 milliards sont dédiés à la transition écologique. Aujourd’hui, 10 milliards ont déjà été engagés pour la relance verte.
France Relance c’est déjà…
- + de 380 000 demandes MaPrimeRénov’.
- + de 126 000 bonus attribués pour l’achat d’un véhicule électrique.
- + de 5 000 bornes de recharge électriques installées dans les aires d’autoroutes.
- 2 000 dossiers déposés par des PME pour les aides financières Tremplin pour la transition écologique.
- 13 projets pour des centres de tri des emballages ménagers plus efficaces.
- 552 projets sélectionnés dans le cadre du fonds friche, dont 111 visant à installer des entreprises ou commerces sur des friches industrielles plutôt que des terres naturelles.
Les stratégies d’adaptation au changement climatique
La France a adopté des stratégies d’adaptation au changement climatique.
- En préparant les villes et les zones très urbanisées aux vagues de chaleurs : faire revenir le végétal et l’eau dans la ville (multiplier les espaces verts, fontaines…);
- En privilégiant des méthodes de culture durables et responsables aux pratiques conventionnelles;
- En protégeant les villes des tempêtes et de l’augmentation des niveaux des mers par l’installation de structures de protection;
- En informant les habitants et les commerçants sur les zones inondables;
- En intégrant les stratégies de lutte contre le changement climatique et les politiques d’adaptation dans la politique de lutte contre la pauvreté ;
- En développant la formation des travailleurs à la transition écologique ;
- En favorisant la création d’emplois locaux liées à la transition écologique.
Quels sont les éléments liés au commerce ?
Comme toutes activités humaines, les activités commerciales engendrent directement ou indirectement des émissions de GES et des impacts sociaux qu’il s’agit de réduire :
- Développer des processus vertueux de fabrication des produits (vêtements/ produits alimentaires…) moins émetteurs de GES;
- Développer de nouveaux modes de transport des marchandises et des personnes;
- Maitriser la consommation d’énergie des bâtiments pour le chauffage, la climatisation;
- Réduire la production des déchets des centrales et des points de vente;
- Optimiser l’usage des outils numériques : téléphones, tablettes;
- Être actrices de la sensibilisation des clients sur les conséquences du changement climatique;
- Favoriser le bien-être au travail;
- Développer l’égalité homme/femme;
- Former les collaborateurs aux enjeux du changement climatique et à la RSE;
- Développer l’ancrage territoriale;
L’ancrage territoriale comme levier d’action
Une stratégie d’ancrage territorial avec les parties prenantes impactées par ses activités suppose pour une entreprise d’assumer au mieux ses externalités qui peuvent être positives (compétences, projets…) ou négatives (épuisement des ressources, pollutions…), ce qui lui permet de légitimer ses activités et ainsi de continuer à produire.
Par exemple, en investissant dans l’éducation et la formation (contrats d’apprentissage, stages…), elle peut améliorer le niveau de formation de la population. D’ailleurs, la norme ISO 26 000 incite à comprendre la complexité du territoire et les interactions des différents acteurs entre eux afin de construire une politique RSE qui conforterait sa vitalité.
Ainsi, l’implantation géographique d’un commerce et les rapports qu’il va entretenir avec les autres acteurs peuvent affecter sa performance et sa capacité à se différencier : cela s’observe particulièrement pour les produits agroalimentaires vis-à-vis des consommateurs ; mais cela peut jouer aussi pour l’accès au crédit, pour l’attractivité de la main-d’œuvre (qualifiée ou non), pour le soutien des pouvoirs publics…
D’après la publication du Rameau et de l’ORSE en 2017, RSE & Territoires, quelles nouvelles alliances ? : « 69 % des Français, 81 % des dirigeants d’entreprise, 86 % des responsables associatifs et 87 % des maires pensent que les partenariats sont source d’innovation pour réduire les fragilités des territoires et faire émerger de nouveaux moteurs de croissance et d’emplois durables. »